Parce que le bus local est vraiment un des highlights de tout voyage au Laos, on tient à vous faire partager cette expérience hors du commun.
Voici donc le récit détaillé de notre trajet Paksé – Thakek (336km selon Google Maps) :

 

18 mars, 18h – On achète chez Miss Noy nos billets pour Thakek. Sur le tableau des horaires, le « ? » indiqué pour la durée de ce trajet nous remplit d’un doute. Qui se confirme quand Yves nous tend les billets avec un grand sourire en nous disant « Bonne chance ! »

19 mars, 8h00 – On attend devant notre hôtel le pick-up qui doit nous emmener à l’arrêt de bus.

8h20 – C’est en fait un tuktuk, qui de notre point de vue est déjà plein, mais le chauffeur ne semble pas avoir le même avis sur la question. On sympathise avec 3 françaises qui ont déjà expérimenté le trajet et se remémorent leurs bons souvenirs : changement de bus à 5 reprises, arrêts à répétition, cartons empilés au-dessus de leurs sièges, vomis d’enfants dans tous les sens. Hahaha, on rigole bien

8h25 – On rejoint le bus déjà occupé par pas mal de Laotiens qui nous regardent avec des yeux tout ronds. Là c’est le moment hyper stratégique où tu cherches la meilleure place. Chouette, il reste les places du fond !

8h32 – Le bus démarre, quasi à l’heure ! Un monsieur distribue des petits sacs à vomi et tout le monde se rue dessus, miam

8h34 – Premier arrêt. Ah. Apparemment c’était trop compliqué pour certains de marcher jusqu’à l’arrêt de bus !
On enchaîne les arrêts pour récupérer de nouveaux passagers en chemin et marchandises, le bus se remplit, on sort les petits tabourets en plastique pour caser tout le monde.

9h00 – 8e arrêt, pause déjeuner ! C’est qu’il faisait faim !
Pendant que tout le monde va manger ses nouilles on passe toute la pause à observer un papi qui essaie tant bien que mal de planter un clou pour rafistoler sa clôture en bambou. Mission accomplie au bout de 20mn de labeur, c’est juste du grand art, rien n’est droit mais papi a l’air satisfait (Maman je pense que tu en aurais fait un ulcère)

9h22 – On se remet en route

10h16 – 10e arrêt, pause brochettes !

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10h29 – On se remet en route

10h45 – J’ai très chaud, la ventilation de ce bus est une blague, j’essaie d’ouvrir une fenêtre mais c’est de l’air chaud qui s’engouffre, c’est encore pire

10h53 – Et puis je commence à avoir des haut-les-coeurs je me demande si le petit sac plastique ne serait pas utile finalement… En fait c’était pas une bonne idée les places du fond.

11h et des brouettes – Là je me suis endormie

12h44 – 16e arrêt, on nous fait changer de bus. On essaie comme on peut de monter dans le deuxième car investi par les marchandes de brochettes.
On est trop content de ce bus hyper confort avec sièges moelleux, espace pour les jambes, ventilation… jusqu’à ce que le chauffeur allume la sono. On pense perdre nos deux tympans mais autour de nous tout le monde trouve ça normal

12h50 – On remarque une drôle de fissure sur la vitre rafistolée avec des cartons, ressemblant étrangement à un impact de balle… Soit ce bus est tombé dans un ravin soit il s’est fait tirer dessus, dans les deux cas pas très rassurant :/

12h55 – C’est reparti ! Youpi !

13h20 – 20e arrêt devant un énième stand de brochettes MAIS C’EST PAS VRAI
On attend 3/4h, on ne sait pas ce qu’on attend, on se dit qu’on serait allés plus vite en mobylette

14h05 – On redémarre, et à partir de ce moment-là j’ai jeté l’éponge et arrêté de compter les arrêts, mais il y en a eu une bonne dizaine…

14h40 – Le chauffeur lance sur la télé un petit DVD de karaoké lao, on s’attend à ce que la foule en liesse entonne le refrain à tue-tête mais non, il n’y a que notre voisin de gauche qui s’en donne à coeur joie

16h30 – ALLELUIA on est arrivés ! On s’en sort bien, 8h de route quand Yves nous annonçait jusqu’à 10h, ce qui porte notre vitesse à une moyenne honorable de 42km/h !! (donc oui, ça aurait été plus vite en mobylette)

 

Ceci était donc la version soft et classique d’un voyage en bus au Laos, on n’ose pas trop imaginer la version longue…
Notre seule déception : les sacs à vomi n’ont pas servi !!

Catégories : AsieLaos

8 commentaires

Antoine · 26 mars 2016 à 18 h 20 min

Ah c’est vrai que c’est un classique ! Mais vous avez les mêmes en Thaïlande. (Perso j’ai passé au moins 3h sur ces formidables tabourets platiques :x)
Et j’espère que vous avez goûté aux brochettes.
Il y a y un trip en mob à faire de puis takek, en chanyant « born to be wild » biensûr !
Des bisous.

    Claire · 31 mars 2016 à 5 h 37 min

    Antoine tu anticipes notre prochain article !!

Loulou · 26 mars 2016 à 20 h 23 min

Hey courage !!! Au Vietnam on avait fait un trajet en bus comme ça, et déjà à la gare des bus t’étais enjoint à faire attention sur la route avec des photos de cadavres accidentés, ça mettait en jambes direct ! Et on était passé près d’un ravin où on nous a dit que quelques jours avant un bus de touristes étaient tombés, on était pas rassuré du tout xD C’était plus ou moins le même délire avec des arrêts sans queue ni tête et la musique techno à fond, mais on a pas eu droit aux vendeurs de brochettes !! Sacrées brochettes d’ailleurs, l’animal est entièrement dessus on dirait… vous avez survécu, bravo 😀

    Loulou · 26 mars 2016 à 20 h 23 min

    tu peux corriger mes fautes, je meurs de honte :s

    Claire · 30 mars 2016 à 15 h 12 min

    Mmmmh, vivement le Vietnam !!
    Je confirme l’animal était entier, par contre on n’a pas réussi à comprendre ce que c’était !

mamou · 27 mars 2016 à 12 h 06 min

De quoi vous vous plaignez! A manger, de la musique, des arrêts pipi, et un bus 4 étoiles sans parler de la vue sur l’artisanat local (le papy et sa clôture…), le tout en arrivant sain et sauf avec 2 heures d’avance sur le programme …Ingrats que vous êtes…

    Claire · 30 mars 2016 à 15 h 11 min

    Et ouais, des bons Français, jamais contents ! je pense qu’en fait il ne faut pas voir le bus comme un simple moyen de transport, mais comme une attraction à part entière !

Maman · 28 mars 2016 à 11 h 02 min

Il n’y a pas que la clôture tout de coin qui m’aurait filé un ulcère je crois
C’est vraiment un autre monde
La nonchalance à ses limites tout de même
D’un autre côté il paraît qu’il faut avoir le ventre plein pour ne pas être malade pendant le trajet
Ils doivent connaître l’astuce

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