Le trajet pour rejoindre Ushuaïa est notre dernier long trajet. D’abord 4h de bus pour rejoindre Rio Gallegos tout à l’est, une ville assez moche où on va passer une nuit. Puis 13h de trajet de Rio Gallegos à Ushuaïa, avec deux passages de frontière, un ferry, un changement de bus et pas mal d’attente !
Ushuaïa, on y est restés une semaine, ce qui était peut-être un peu beaucoup mais nous a laissé le temps de prendre soin de nous, se préparer tranquillement à l’idée du retour et réfléchir à nos futures vies.
Ushuaïa, c’était pour nous le symbole du bout du bout, de la fin du voyage. C’est un parfum d’aventure, c’est des rêves d’Antarctique, des jours qui n’en finissent pas, c’est une douce lumière qui inonde le canal de Beagle.
Ushuaïa, c’est aussi ça :
C’est-à-dire une ville plutôt quelconque avec ses problèmes d’aujourd’hui.
Et puis Ushuaïa, c’est la ville la plus chère du monde, pour un touriste : comptez 60€ pour une balade en bateau, 24€ le bus pour se rendre au Parc national de la Terre de feu (à 10km d’Ushuaïa !) et 13€ l’entrée au parc, et bien sûr aucune alternative de transport public.
Du coup, trouvant que les Argentins tirent un peu sur la corde de leur sempiternelle inflation pour dépouiller gentiment les voyageurs venus d’ailleurs, on a fait nos bons français pas contents. On s’est contentés de quelques sorties gratuites.
D’abord une randonnée le long du canal de Beagle, jusqu’à une estancia perdue.
Et puis une montée au Glaciar Martial, avec un rapport effort/récompense peu satisfaisant puisque le glacier n’est plus en fait qu’une pauvre plaque de glace à moitié fondue.
Bon, la vue sur Ushuaïa était plutôt sympa.
Ushuaïa, c’est aussi la ville où on a démarré 2017. Fêter la fin de l’année et la fin du voyage « en el fin del mundo » ça promettait ! On s’imaginait déjà, une pinte à la main, entonner des chants de marins avec des aventuriers et voyageurs du monde entier, dans une ambiance fraternelle et survoltée, comme une conclusion lyrique à notre voyage.
En fait, un bon Nouvel An de la lose d’anthologie. Avec Erwan et Diamanto, un couple franco-grec rencontré dans notre dernier bus, on passe plusieurs heures à arpenter les rues de la ville, à la recherche d’un bar qui ne soit pas fermé / transformé en resto chic pour l’occasion / sur réservation uniquement mais QUE DALLE. On finit par demander à un employé de la station-essence qui nous conseille un seul bar fermé, et finit par nous avouer : « la vida nocturna en Ushuaïa… es terrible ».
On finit par boire des bières sur les quais du port, à l’ancienne, et finalement on s’amuse bien tous les quatre. Le compte à rebours de minuit ressemble à un pétard mouillé, ce n’est pas l’ambiance de feu qu’on avait imaginée, mais ça nous fait bien marrer. Et puis finalement on a l’essentiel pour démarrer cette nouvelle année : de la bière, des nouveaux amis et la joie de savoir qu’on va bientôt retrouver nos proches.
On persévère jusque tard dans notre quête des soirées ushuaïennes, en fait on a l’explication : ici la fête commence à 4h du matin, pas avant !
Alors Ushuaïa, c’est un endroit unique, et en même temps pas si incroyable, je crois que tout dépend de l’état d’esprit.
Pour moi c’est l’endroit où je me suis rendu compte que finalement, le bout du monde, il est n’importe où, c’est une question de perspective.
2 commentaires
Mamou · 12 février 2017 à 14 h 14 min
mortel le bout du bout du monde… Je ne croirai plus Nicolas Hulot!!!
Aurélie · 14 février 2017 à 10 h 03 min
Ah, Ushuaia ça reste mythique quand même 🙂 Quant au parc de la terre de feu, je crois qu’il reste dans mes meilleurs souvenirs de TDM1… On y avait campé une nuit au bord d’une petite lagune. Souvenirs souvenirs…
Bon retour à vous !