Notre première soirée à Osaka

Nous arrivons à Osaka le 2 juin, après seulement une petite heure d’avion, très impatients de faire connaissance avec le Japon.

J’adore ces premiers moments dans un pays où on s’émerveille de tout, l’esprit alerte, les sens en éveil, le regard neuf, les yeux tout ronds à l’affût de la moindre curiosité.

Notre arrivée à Osaka a été de ces moments-là, et le choc visuel et culturel a été intense et jouissif. Il faut dire que sans le savoir on a atterri dans une des villes les plus exubérantes du Japon !

Super Potato, ou comment retomber en enfance en 5mn

Sitôt sortis du métro, le hasard veut que nous tombions sur Super Potato, une enseigne qui fait fantasmer Alex depuis longtemps.

5 mois sans toucher à un pad Playstation, jsuis en manque !!!

Et voilà !!! Plein de jeux que je ne pourrai pas acheter ! C’est trop cool !

L’étage entier du magasin est consacré au retro gaming et aux consoles de notre enfance. Je laisse Alex en pleine crise de régression et je vais m’amuser à faire des photos de la boutique, c’est coloré, c’est un joyeux fouillis, et je suis sûre que ça va rappeler des souvenirs à la plupart d’entre vous (non Laure je n’ai pas retrouvé ta Game Gear).

Jsais pas ce que c’est ce jeu avec le petit tchou tchou mais je le veux !

A ce moment précis, j’ai 8 ans et demi (j’insiste sur le « demi »)

Bienvenue dans l’antre de l’otaku !

La fureur de jouer

En se promenant dans le quartier, on comprend vite que le divertissement est ici un véritable art de vivre. Clubs de patchinko (le casino à la japonaise), games center à gogo, enseignes kitsch et colorées donnent à la ville des allures de parc d’attraction géant.

Quand tu vois ce type jouer, tu sais qu’il a passé plus de temps sur le jeu que toi à manger épicé en Corée, c’est dire

Laisse pas traîner tes gosses dans ce genre d’endroit

« Ce soir, c’est karao-saké !!! Youpiiiiiiiiii

Des psychopathes du patchinko : des psychopatchinko !

C’est fête d’anniversaire au patchinko. C’est toujours mieux que chez Ronald

Où est Charlie ?

Premier repas, et même pas des sushis !

Pour notre premier repas on commande du porc pané à la sauce curry, un grand classique de la comfort food japonaise, riche, parfumé et rassasiant à souhait.

J’ai dû merder et commander 3 suppléments ciboule

C’est tellement gras que même l’oeuf a tendance à se vautrer

A commander sur une machine, tellement high-tech des années 80 !

Ici tu deviens pas commerçant pour tisser du lien social

On s’attable à un comptoir bordant une cuisine ouverte. Ici on ne s’attarde pas, on mange rapidement pour laisser la place aux clients qui font la queue sur le trottoir ! Le manque d’espace est une réalité qui module les modes de vie. Ce format de restaurant très courant au Japon rappelle la configuration des taperias et peut à la fois être très impersonnel (cette soirée-là, tout le monde mangeait le nez sur son smartphone) et très convivial (on est tous alignés autour de la même table, ce qui nous a permis à d’autres endroits de sympathiser avec nos voisins).

Le petit grain de folie d’Osaka

Pour rejoindre notre hôtel, on traverse le quartier central de Namba, particulièrement animé et chaleureux en ce jeudi soir. On tombe amoureux de l’ambiance particulière, presque latine d’Osaka, ses terrasses improvisées dans les ruelles, ses petits restaurants cachés derrière leurs tentures, les joyeux groupes réunis devant les bars, leurs rires bruyants, la joie de vivre qui se ressent ici.

« Et là, pour l’emmerder, je lui ai dit arigato que 2 fois ! » -« Nan, t’as pas osé !!! »

Le genre de resto dans lequel tu ne sais pas ce qui est servi

Et puis avec les rideaux, parfois, tu sais même pas ce qu’il y a derrière la porte

Si la promiscuité te fait flipper, fuis

« Bonjour ! Une carbonnade et une chouffe en 50 svp »

Entre 2 journées de taf, pas le temps de rentrer à la maison. Pas le temps de s’asseoir pour manger non plus d’ailleurs

 

Et c’était que le premier soir !

Ca casse l’image du bel ouvrier bien viril