Nihao ! Nous sommes entrés le 18 avril en Chine et notre première journée fut un petit condensé de ce que ce pays allait nous réserver : problèmes de communication, rencontres improbables et tournées de baiju. Une journée qui a commencé dans l’angoisse mais s’est terminée dans la fête !

 

Passage Lao Cai – Hekou : check

Notre plan était plutôt simple pour notre arriver en Chine : traverser la frontière à la première heure pour prendre le bus pour les terrasses de riz du Yuanyang, qui selon nos informations partait à 9h (la frontière ouvrant à 8h, ça nous laissait peu de marge).

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On tape la pose en mode asiatique

La traversée de la frontière se passe sans encombre même si on hallucine du nombre de personnes qui se précipitent en même temps que nous. Des centaines de travailleurs vietnamiens chargés de sacs de fruits ou poussant leur carriole, qui vont gagner leur croûte en Chine. Un vrai spectacle observé par les badauds des deux côtés de la frontière.
Dès qu’on pose le pied sur le sol chinois, quel changement, les rues, les maisons, les odeurs, les gens, tout est si différent. Malheureusement on n’a pas trop le temps de jouer aux 7 différences, il faut à tout prix qu’on attrape notre bus au risque d’être coincés pour la journée à Hekou, qui n’est pas la ville la plus funky de Chine.

 

Casse-tête chinois !

Comme la station de bus est assez loin, on arrête un taxi, et je lui demande « bus station », elle me répond ok ok, nickel. Avant de démarrer la course on lui explique qu’elle doit d’abord nous amener à un distributeur de billets car on n’a pas de yuans. Fièrement armés de notre Gépalémo offert la veille par Jean et Cyrielle, on lui montre le dessin d’un distributeur de billets, elle acquiesce, décidément trop facile la Chine. Juste pour être sûrs on lui montre le dessin d’un bus aussi, ok ok.

atm
On roule, on roule, et 10mn plus tard nous voilà… à la gare de trains. Et là notre belle confiance s’effondre. En fait elle a rien compris ! Calmement on lui réexplique qu’on n’a pas d’argent, on lui montre à nouveau le dessin de distributeur, notre carte bleue, tout ça ne semble rien lui évoquer. Sans se démonter elle continue à nous parler en chinois et barbouille notre carnet d’idéogrammes auxquels bien sûr on pige que dalle.

Alex crie autour de nous : « english, english ? », ça a pour seul effet de faire marrer des policiers qui passent à côté de nous en nous faisant « hello » sans s’arrêter. Bon. Je finis par trouver un jeune homme qui parle quelques mots d’anglais (mais vraiment quelques), je le traîne de force pour lui expliquer la situation, mais lui non plus ne comprend rien, il tourne ma carte bleue dans tous les sens comme si l’objet ne lui évoquait rien.
Là, on se dit, bon ben la Chine c’est mal barré 🙂

Et là, éclair de génie chez notre chauffeuse qui a l’idée d’appeler un ami à elle qui parle anglais et va pouvoir faire l’interprète. En une minute tout rentre dans l’ordre, notre taxi nous emmène à une banque puis se dirige vers la station de bus, puis finalement la dépasse, là on flippe à nouveau, et puis elle nous dépose miraculeusement juste devant un bus qui va justement jusque notre destination finale. Pfiou !!!

 

Mode observation [on]

On passe la journée dans ce bus, encore incertains d’arriver à bon port mais on décide de se laisser porter et finalement tout se passera bien.

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Adieu

A travers les vitres du bus, on commence à découvrir la Chine et on apprend déjà quelques particularités culturelles :
– les Chinois fument comme des pompiers, clope sur clope, et n’importe où (dans notre bus par exemple). Et quand ils ont terminé leur cigarette, ils la jettent et ben… par terre. Dans le bus aussi oui !
– en Chine aussi les bus transportent des marchandises (ce jour-là des mangues), mais tout le monde a quand même droit à sa place assise… on a vu quelques exceptions depuis
– les contrôles d’identité sont fréquents. On n’avait pas roulé 20mn qu’on a dû présenter nos passeports à un officier pas commode.
– il y a des caméras partout et les véhicules se font en permanence flasher, sur n’importe quelle route. On se demande encore s’il y a vraiment une photo enregistrée à chaque flash, ou si c’est juste fait pour faire peur. Parce que ça fait beaucoup de photos !
– les Chinois ne sont pas habitués à voir des blancs et ont donc tendance à nous regarder fixement. Au début j’essayais de leur sourire pour entamer une amorce de contact, mais c’est généralement un échec. Alors je les laisse juste me regarder…

 

Tout est bien qui finit bien

En fin d’après-midi, on arrive à Xinjie, la ville principale de la region de Yuanyuang. Il ne nous reste plus qu’à prendre un mini-van pour le village de DuoYiShu où nous allons passer la nuit, au coeur des rizières.

Nous découvrons un village mignon et isolé, peuplé de boeufs et de poules en liberté, avec ses maisons en pierre et ses ruelles toutes tordues. Notre guesthouse est cachée au fond du village, mais nous n’avons pas trop de peine à la trouver.

Notre arrivée fait partie de ces moments magiques du voyage, où on arrive dans un endroit exceptionnel après une longue journée de voyage, d’incertitudes et de doutes… Nous découvrons enchantés la vue de la terrasse, bercés par le jazz manouche de deux musiciens installés sur la terrasse…

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On est au top

Ca y est, on est en Chine et on savoure enfin vraiment cette idée, d’avoir réussi à entrer dans ce pays qui nous impressionnait, d’y être et d’avoir tout le temps de le découvrir.

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Jvoulais m’allonger par terre aussi mais le clebs a pris toute la place

 

Ganbei !

On fête ça avec une petite bière de rigueur et on lie rapidement sympathie avec 5 Français qui logent avec nous. Plus précisément, les deux musiciens, l’un Français et l’autre Israélien, qui habitent en Belgique, et trois étudiantes qui viennent de finir leur semestre à Shanghai.
Incroyable de rencontrer autant de Français dès le premier jour, nous qui pensions nous isoler pendant un mois… Les étudiantes nous ont d’ailleurs confié qu’on était les premiers Français qu’elles rencontraient après un mois de voyage, à croire que nous on les attire 🙂 Et tout ça sans Routard !

Notre premier repas chinois, partagé par toute la table comme il se doit, est un vrai régal. Porc frit à la menthe, poulet au piment vert, oeufs, tofu, legumes sautés, riz sauvage, c’est un plaisir de decouvrir autant de variété pour une cuisine qu’on réduit souvent chez nous aux nems – riz cantonais – chips crevette 🙂
La soirée se terminera un peu trop arrosée, la bonne humeur et la générosité de nos voisins de table aidant à dépasser la barrière de la langue. Ce groupe de Chinois en week-end nous offre une tournée de Baiju avant de se transformer la route bordant le restaurant en dance-floor, au son des enceintes de leurs gros 4×4. Complètement déchaînés !

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Après quelques verres de baiju, tu finis par voir pas très clair

On finit tranquillement la soirée par une partie de dés, rien de tel pour apprendre à compter en chinois, et oui saviez-vous qu’ils ne comptent pas comme nous ?

Compter sur ses doigts

En fait, après deux semaines ici, on a toujours du mal avec ce système. Ils sont fous ces Chinois !!

Catégories : AsieChine

5 commentaires

Auré · 3 mai 2016 à 11 h 51 min

Trop bien 🙂 Bon visiblement les chinois et l’anglais ca fait deux ! Mais qu’ils comprennent pas le Gépalémo, c’est déjà plus agaçant ! Bon j’ai hâte de voir la suite de votre périple chinois.
A quand la grande muraille ?

mamou · 3 mai 2016 à 11 h 59 min

Un grand changement!! Y en des qui vont reprendre du poids.. J’ai aimé votre casse tête chinois même si cela a du vous traumatiser quelques instants, la prochaine fois faîtes une vidéo d’un distributeur de billets ce sera plus « parlant ».. Claire qui danse, sympa, mais il devait y avoir plus que quelques verres vu le flou artistique de la photo, j’aimerais bien voir Alex qui danse pour une fois… Même dans les contrées reculées il arrive à trouver du tabac, intelligent le petit!! Bon je me colle au comptage chinois..

    Claire · 4 mai 2016 à 2 h 59 min

    On s’est pesés dans un Carrefour ce week-end et si la balance Hello Kitty ne nous ment pas Alex a perdu 17kg en 3 mois !!! Alors tant mieux que la cuisine chinoise soit un peu grasse…
    Cela dit, après deux semaines on est un peu plus mitigés, voir des cervelles et intestins de porc, pattes et têtes de poulet, têtes de veau et parties animales non identifiées sur tous les étals, tout ça avec les odeurs qui vont avec, nous coupe parfois un peu l’appétit. On a même appris que les Chinois importaient les pattes de poulet tellement ils en consomment !! Et on se demande encore ce qu’ils font du blanc…

    mamou · 6 mai 2016 à 18 h 41 min

    Un Carrefour? ouah vive la France quoique je ne sache pas si carrefour est français. . 17 kgs c’est beaucoup , tu as servi de test? As tu perdu du poids?
    Les chinois achètent des terres cultivables en France et ailleurs pour faire pousser du riz pour leur consommation en Chine, si si!! Alors pourquoi pas des pattes de poulets, c’est nous qui consommons le blanc… je m’en vais faire une brochette de poissons tiens, sans riz.. J’aime pas le riz……………….

    Claire · 7 mai 2016 à 2 h 35 min

    Toujours selon cette balance moi j’en aurais perdu 6 mais bon on vient d’en tester une autre qui me dit seulement 2 ! La vérité doit être entre les deux. En tout cas Alex n’est plus très moelleux !
    Concernant les acquisitions de terres par les Chinois, on a appris ça au Laos, on a trouvé ça fou ! On nous a dit que les Chinois manquaient de terres cultivables à force de les avoir arrosées d’engrais et pesticides, j’ignore si c’est vrai…
    Et pour les pattes de poulet, oui je suis contente de savoir qu’il n’y a pas de gâchis 🙂

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