Après avoir quitté Charles, nous nous sommes laissés emmener sur le lac par son ami le chauffeur de pirogue, qui nous a conduit jusque notre hôtel telles deux moules échouées.
Quel bonheur de poser ses fesses et se laisser porter !
La première découverte du lac nous enchante et nous nous donnons rendez-vous le lendemain à 8h pour une journée de ballade. Usés par le trek, on en oublie de demander le prix, il s’avèrera qu’on en aura pour 20 000 kyatts (14€) à deux pour la journée complète, une belle somme dans notre budget mais ça reste raisonnable. Les Birmans nous ont appris à arrêter d’être méfiants, ça risque de nous jouer des tours dans les autres pays 😉
Pour fêter le retour à la civilisation on s’offre un dîner de gros porcs occidentaux, dans un resto branchouille à deux pas de notre hôtel.
Samedi matin, on remet les voiles. Charles nous a concocté avec son pote un petit programme sur-mesure, donc encore une fois on se laisse complètement guider.
Les pêcheurs du lac Inle
On traverse d’abord le lac où oeuvrent déjà les pêcheurs funambules d’Inle. Ceux qui sont bien habillés prennent la pose exprès pour les touristes, les autres travaillent vraiment 🙂
Les jardins flottants
Puis on s’enfonce dans les jardins flottants, ces trésors d’ingéniosité imaginés par les habitants pour exploiter l’eau du lac. Des cultures d’aubergines, de tomates, de haricots, de fleurs flottent sur l’eau, la terre retenue par des piquets en bambou :
Les cultivateurs viennent récolter leurs légumes accroupis sur leurs pirogues vacillantes.
Ca nous en bouche un coin !
Les villages flottants
On est tout aussi épatés par les villages sur l’eau, une enfilade de maisons sur pilotis avec des rues, des petits commerces, un réseau électrique et même une poste.
Et ça continue de construire :
Si ça vous intéresse celle-ci est à vendre !
Le marché de Nam Pam
Aujourd’hui c’est le marché de Nam Pan (il tourne tous les jours, pour en savoir plus consultez cet article très complet)
Touristes et locaux se pressent à l’embarcadère pour venir faire leurs emplettes :
Les marchés birmans sont décidément très photogéniques. Une profusion de couleurs et de scènes de vie, un vrai plaisir à observer.
La fabrique de tissus
Et c’est reparti direction la fabrique de tissus, qui produit des étoffes à partir des fibres de lotus du lac. On est accueillis par une jeune fille qui nous explique toutes les étapes de fabrication.
Fascinant de voir à l’oeuvre le savoir-faire ancestral des tisserandes, leurs gestes précis et millimétrés répétés à une cadence impressionnante.
On pourrait les observer pendant des heures mais notre batelier a un autre programme pour nous ! Il nous emmène maintenant à la fabrique de cigares.
La fabrique de cigares
Il s’agit d’une version artisanale et haut-de-gamme des cheeroots, auxquels Alex a déjà pris goût depuis le début du voyage.
On a même droit à une dégustation :
Y en a un qui a beaucoup apprécié !!
La pagode Phaung Daw Oo
A l’intérieur des sortes de cacahuètes en or massif, très étonnantes, assez marrant de voir le regard sceptique des quelques touristes autour. Après renseignement il s’agit en fait simplement de bouddhas, dont la forme est devenue indistincte à force d’être recouverts de feuilles d’or par les croyants. Désolée on n’a pas pu prendre de photo mais cherchez « Phaung Daw Oo buddhas » sur Google Images vous comprendrez notre étonnement initial.
Déjeuner sur l’eau
C’est l’heure de manger, notre guide nous emmène dans un petit resto sur pilotis aux airs de paillote tropicale. Encore une fois on se laisse faire sans méfiance, on suppose qu’il bénéficie en échange de son repas gratuit, et puis l’adresse s’avère très bon marché.
La fabrique de bijoux
On part ensuite visiter une fabrique de bijoux. Accueillis par un sympathique thé de bienvenue, on assiste au procédé artisanal de fonte et martelage de l’argent.
Pas très friands tous les deux d’orfèvrerie, on n’en est pas moins fascinés par le savoir-faire des artisans et par la qualité des bijoux présentés dans leur boutique, tous uniques et travaillés à la main. Et puis personne ne vous pousse à l’achat à la sortie et c’est bien agréable.
La fabrique d’ombrelles
Un petit passage par la fabrique à ombrelles, qui avouons-le nous intéresse beaucoup moins.
Des femmes-girafes sont plantées devant la boutique comme des potiches attrape-touristes, un peu triste. On s’est quand même sentis obligés de les prendre en photo :
Le Monastère des « jumping cats »
Dernière étape de la croisière, la visite du monastère dit « des chats sauteurs ». Il semblerait que des moines y entraînaient auparavant des chats comme attractions de cirque, ceux qui sont restés ne sont plus très actifs, des chats quoi.
En tout cas la quiétude de ce monastère sur pilotis plonge la fin de notre ballade dans une ambiance fort spirituelle.
Car c’est l’heure de dire au revoir à notre gentil chauffeur pour prendre le bus de nuit direction Yangon !
Cette balade sur le lac était vraiment un super moment, on a eu la chance d’avoir un guide adorable.
Le lac Inle reste, étonnamment, encore un lieu de vie authentique et atypique, une vie entièrement centrée autour du lac. Un lac nourricier qui sert à la fois de garde-manger, de réserve de matières premières, de voie de déplacement, et même de salle de bains.
Bien sûr, on sent que le tourisme y prend de l’ampleur, et la visite des curiosités du lac a tout d’une mécanique bien huilée. Malgré tout on s’est toujours senti à l’écart des masses, et on a ressenti le plaisir des locaux de partager avec nous leur métier, plus qu’une quelconque pression commerciale… peut-être parce que notre chauffeur a soigneusement étudié son parcours.
Dans quelques années, les hôtels de luxe auront peut-être remplacé les maisons sur pilotis, et les pêcheurs vivront peut-être exclusivement des revenus de leurs poses photogéniques. On est contents d’avoir vu ça avant !
9 commentaires
Laure · 6 février 2016 à 6 h 18 min
Très impressionnant toute cette vie autour du lac. Alors confortable cette pirogue?
Claire · 6 février 2016 à 11 h 45 min
Petits fauteuils en bois, couvertures pour avoir chaud et parapluies pour s’abriter du soleil, le grand luxe ! Je me sentais comme une princesse (surtout qu’en Birmanie tout le monde te salue toutes les 5mn comme si tu étais Céline Dion, de quoi prendre rapidement la grosse tête).
Je sais qu’aujourd’hui c’est le week-end mais j’attends la production d’écrit de Maxime dès lundi !!
Laure · 6 février 2016 à 11 h 53 min
Il faut que tu ailles voir son blog. Il en est très fier. Je t’ai envoyé l’adresse par mail. Il attend tes commentaires avec impatience.
Claire · 6 février 2016 à 12 h 17 min
Je commente à fond !!!
mamou · 6 février 2016 à 12 h 36 min
Je savais bien qu’on parlerait de moules après les frites et la bière!! J’ai maintenant ma réponse , Alex fume le cigare… et croyez vous qu’ Eurotunnel me donnera la permission de planter des aubergines et des tomates sur ses terrains inondés? Y’a un créneau je le sens … Vous avez honte? pas moi…
Mis à part mes âneries quels beaux paysages, quelle sérénité même si parfois elle n’est que de façade. et j’irai voir les grosses cacahuètes sur internet curiosité oblige.
Une question : les têtes , les cous et les ailerons de poulet sont en vente pour être mangées
Claire · 6 février 2016 à 15 h 36 min
Mmmh je ne serais pas catégorique mais, vu les trucs qu’on a vus servis dans les cantines de rues (peaux de poisson séchées, rongeurs rôtis, abats en tous genres etc.), je dirais que oui ! Ca doit être bien goûtu !
mamou · 6 février 2016 à 19 h 04 min
j’avais pas fait attention aux commentaires de ton collègues…Pauvre enfant perdu, je le reconnais bien dans son humour et je le verrais bien habillé en birman tiens… Je sens qu’il s’éclate un max….mais il veut pas le dire de peur de passer pour un blaireau…
Clément · 6 février 2016 à 12 h 36 min
Et ça mange des burgers frites.. bah bravo tiens ! 😛
J’adore les maison sur pilotis, réservez nous celle en construction 😉
Maman · 6 février 2016 à 12 h 38 min
Jolie carte postale, toutes ces maisons sur pilotis.
J’ai regardé sur « satellite Google », elles innombrables.
Tout le marécage autour du lac est investi.
Pourquoi les pêcheurs se tiennent-ils debout à l’extrémité de leur pirogue ?
Ils ne se facilitent pas la tâche.
Encore des marchés très colorés et très vivants.
Je vois que vous vous êtes comportés en bons touristes et avaient fait l’honneur aux habitants de visiter les hauts lieux de l’artisanat local.
On devine ce qu’a préféré Alex.
En tout cas, en ce qui me concerne, je n’ai pas préféré les femmes-girafes.
C’est vraiment inhumain, ce truc. Mais c’est bien d’avoir montré.
Pour la petite, il y a du boulot. Son cou est déjà beaucoup trop gros.