Avant de commencer cet article je dois vous raconter une jolie petite histoire.
Quand elle était au collège, ma grande soeur, curieuse par nature et soucieuse de progresser en anglais, a commencé à correspondre avec des jeunes filles étrangères de son âge. Si avec sa correspondante finlandaise ce fut quelques courriers sans lendemain, avec Junko la Japonaise le courant est tout de suite passé et, au fil des années, aux lettres manuscrites ont succédé celles tapées à l’ordinateur puis les mails et messages Facebook. Une relation épistolaire qui dure depuis plus de 20 ans !
Et donc, puisque j’allais au Japon, l’occasion m’était donnée de rencontrer cette fameuse Junko dont j’entendais parler depuis mon enfance. Un petit mail plus tard, voici qu’on était invités chez elle à Osaka !
Junko nous a donc accueillis chez elle le vendredi (elle m’avouera plus tard qu’elle a pris des congés spécialement pour nous). On dépose nos sacs dans son appart puis on part direct en balade pour un programme super chargé !
Notre hôte nous emmène d’abord voir le petit temple de Hozen-ji, en plein centre-ville. Une jolie découverte que cet endroit calme et apaisant au coeur de l’agitation débridée d’Osaka. Elle nous explique les rituels d’ici, les ema, ces tablettes de bois où on inscrit un voeu, ou les omikuji, des petits horoscopes qu’on tire puis qu’on accroche comme des petits rubans. On tire le nôtre et Junko nous le traduit : c’st couçi-couça ! Mais une des phrases dit qu’il est bon pour nous de voyager, c’est déjà ça 🙂
Après cette pause tranquille ça nous fait tout drôle de retrouver l’effervescence de la ville, la foule, les rues bardées d’enseignes délirantes.
On retrouve le quartier de Dotonburi découvert hier soir, pour une petite croisière sur la rivière Tonbori cette fois !
On marche ensuite jusque America Mura, un quartier imprégné de l’influence américaine et très « teenager ». Junko nous emmène déjeuner dans un resto typique japonais tel qu’on se l’imagine, avec tables basses, tatamis et jardin intérieur. On y mange un plat emblématique du quartier, l’Omerice : une omelette fourrée au riz et recouverte de sauce ketchup… pas très fin mais super bon. Trop chouette !
On s’amuse beaucoup à se promener dans America Mura, observer les passants au look atypique, les boutiques pour skaters ou baba cools, sentir l’esprit hippie / rebelle de ces rues.
Après ça, changement de quartier direction Shinsaibashi. Pendant une ou deux heures, on va traverser Shinsaibashi suji, une galerie marchande longue de 600m. Et là c’est que commence pour nous du marathon de la bouffe !
Vers 17h on se pose dans un petit resto de kushikatsu, des sortes de beignets de tout, fruits de mer, légumes, viande… à déguster avec une bière. On y a aussi goûté un oden, une sorte de pot-au-feu japonais où on choisit ses garnitures : pour nous un oeuf, du radis blanc (ça ressemble à du navet) et du konjac (ça c’était dégueu).
A 19h, nous rejoignons Hiro, le petit-ami de Junko, et Yuka, une amie. Tous les trois se sont connus sur un forum de discussion à propos du saké… c’est dire leur amour du sujet ! La soirée va d’ailleurs se transformer en séance de dégustation, super pour nous qui n’avons jamais goûté qu’au mauvais saké servi dans les shooters obscènes des restaurants chinois.
Hiro est gérant d’un Patchinko, une sorte de casino à la japonaise très répandu à Osaka.
Yuka est vendeuse dans une boutique de vins & fromages… français ! Elle rêve d’aller étudier le vin à Lyon et était donc contente de rencontrer des Français et partager son amour de… l’Epoisses 🙂
Après trois bars, beaucoup de bouffe et un peu trop de saké, horaires de métro oblige il est temps de rentrer chez Junko & Hiro. Sur le trajet du retour, Alex mobilise toute sa culture de films d’animation et jeux vidéo pour discuter avec Hiro (qui parle assez peu anglais). Celui-ci fait de grands yeux et pouse un « Ohhhhh » à chaque fois qu’Alex sort un nom de manga, film ou jeu japonais, trop drôle. Junko et lui sont impressionnés que l’animation japonaise puisse être aussi populaire en France. Comme quoi passer sa vie sur les jeux vidéo peut être un booster de relations sociales !
On termine la soirée chez eux autour de quelques bières, Hiro nous dit qu’il aime discuter avec nous parce qu’il ne connaît pas d’étrangers et on trouve ça touchant.
Le lendemain, on sort de notre côté visiter le château d’Osaka. Rien de spécial à en dire, mais c’est un beau château.
On atterrit ensuite au quartier de Shinsekai au sud de la ville, un quartier qu’on a beaucoup aimé et que je vous décrirai un peu plus tard…
On décide ensuite d’aller retrouver une de nos vieilles addictions : le fromage ! L’excuse c’est d’aller dire bonjour à Yuka mais bien sûr une fois dans la caverne d’Ali Baba on craque complètement.
Le soir nous retrouvons nos deux hôtes pour manger un ramen dans un resto qu’Hiro, fanatique de ce plat, connaît bien. On dit qu’au Japon, la qualité d’un établissement se mesure à la longueur de la file d’attente. On confirme : 1h de queue, mais ça les valait ! Mon expérience est courte, mais ce fut le meilleur ramen de ma vie.
Nous terminons la soirée dans un bar voisin où Junko & Hiro nous donnent plein de conseils sur la suite du voyage. Il est temps de rentrer chez eux et de nous dire au revoir… Demain nous partons pour Kyoto…
Ces deux jours en compagnie de Junko & Hiro ont été une parfaite immersion dans la culture japonaise, où on a pu mesurer l’importance de l’hospitalité pour les Japonais… Nous avons été chouchoutés et on ne les remerciera jamais assez pour leur accueil ! Et je ne remercierai jamais assez ma grande soeur chérie d’avoir permis cette rencontre !
12 commentaires
mamou · 23 juillet 2016 à 13 h 12 min
je comprends que vous ayez craqué au rayon fromages…
Le konjac est utilisé dans les régimes pour « calfeutrer l’estomac » par chez nous..
En fait ce fut un voyage initiatique culinaire…. Vu vos sourires cela vous a fait plaisir.. Merci à Laure. J’oubliais, il vaut mieux accrocher des « omikuji » que des cadenas sur les ponts même si cela déforeste notre planète …
Claire · 26 juillet 2016 à 6 h 13 min
Je ne connaissais pas cette utilisation du konjac, ça pour calfeutrer ça calfeutre… encore faut-il réussir à l’avaler
Laure · 23 juillet 2016 à 19 h 50 min
Incroyable de voir des photos de ma petite sÅ“ur avec ma Junko. Complètement surréaliste. Je suis contente d’avoir nouée cette amitié car si elle ne m’a pas permise d’améliorer mon pauvre anglais, elle aura permise une belle rencontre.
Loulou · 25 juillet 2016 à 11 h 34 min
C’est vrai que c’est pas terrible le konjac xD En France les régimeurs mangent ça pour se remplir le bide à 0 calorie, ça donne envie tout de suite. 13€ le maroilles quand même, mais j’imagine que vous étiez plus à ca près après autant de temps !!
Et ca doit être génial d’être hébergé chez l’habitant comme ça, je note Osaka pour mon prochain voyage.
Claire · 26 juillet 2016 à 6 h 24 min
Junko était tellement déçue qu’on n’ait pas aimé le konjac que, quelques jours plus tard quand on s’est revu à Kyoto, elle nous en a ramené sous une autre forme, une sorte de bonbon gélifié au goût de pomme… Tellement compact le truc qu’il y a dessus un petit picto qui indique que c’est déconseillé aux bébés et personnes âgées… risque d’étouffement ! Deuxième tentative non concluante donc…
Et oui ça fait tout drôle de voir le Maroilles élevé au rang de produit de luxe… Comme quoi tout est question de perspective ! On n’a pas osé cette « folie » et on s’est contenté de mini portions à la découpe 🙂
Osaka nous a vraiment beaucoup plu, ça concentrait beaucoup de nos attentes : des boutiques de jeux vidéo, de la bonne bouffe et un petit grain de folie japonais qu’on n’a pas retrouvé ailleurs. Après je pense que le fait que c’était notre première étape + la rencontre avec Junko ont sublimé l’expérience !
Loulou · 26 juillet 2016 à 10 h 24 min
Ah oui donc au Japon le konjac est un aliment du quotidien ? Je veux dire qu’il n’est pas connoté régime comme chez nous ? Ils sont fous ces japonais !
Claire · 26 juillet 2016 à 11 h 21 min
Oui ça semble vraiment très courant au Japon ! Junko à comparé ça aux pommes de terre pour nous.
Je préfère nos patates, même si elles font grossir !
Aurélie · 26 juillet 2016 à 3 h 46 min
Super rencontre !! Et on est TROP jaloux pour la boutique de fromages, en Equateur ça craint…
Claire · 26 juillet 2016 à 6 h 32 min
C’est juste le fromage qui vous manque ? Ou la bouffe équatorienne est pas top ?
Nous on ne se plaint pas de la cuisine balinaise, une belle découverte… mais le fromage reste un grand sujet de complaintes !
Aurélie · 18 août 2016 à 5 h 44 min
Le fromage et le pain français nous manquent 😉 Ceci dit à J-15 avant le retour on continuerait bien à se priver…
Maman · 26 juillet 2016 à 19 h 48 min
C’est une belle expérience que vous avez vécu.
Junko est toujours aussi jolie et elle rayonne.
Soizic · 24 août 2016 à 11 h 57 min
Halala, voir ces enveloppes avec « la loquinette », ça m’a rappelé notre enfance à Saint-Folquin…
Et sinon ce fameux Maroilles Fauquet doit bien s’exporter à l’étranger car j’en trouvais aussi en Sibérie ! Et comme il n’était pas aussi cher qu’au Japon, je me faisais quand même des tartes au maroilles de temps en temps 😉
Une très jolie histoire en tous cas, cette rencontre avec la correspondante de Laure !