Pour passer du Pérou en Bolivie, l’option la plus classique est de faire une escale au lac Titicaca qui se partage sur les deux territoires.
Plusieurs personnes nous ont conseillé de visiter le lac plutôt côté bolivien, réputé plus « authentique ». En effet le tourisme s’est organisé côté péruvien, sûrement un peu trop et de nombreux récits de voyageurs rapportent une grande mascarade à base de folklore artificiel. Guillaume et Gwen nous avaient aussi donné un bon plan dans un village péruvien plus isolé sur la péninsule  de Capachica… Mais cela rallongeait sacrément le trajet et on décide de faire simple, et d’aller sur l’Isla del Sol en Bolivie.
Un bus de nuit depuis Cuzco nous mène d’abord à Puno, où on a une correspondance pour Copacabana.
Après  1h de route, on descend tous du bus pour passer la frontière. Dès le bureau de douane je me heurte au réputé sens de l’accueil bolivien :
– Hola, buenos dias !
– …
Le douanier tamponne rageusement mon passeport et me le tend
– Esta ok ?
– …
– Gracias Senor ! Buen dia !
– ……….
Bon, en tout cas c’était rapide et on ne nous a même pas demandé de pourboire.
On repart et à l’entrée de Cobacabana notre bus se fait arrêter par une milice locale qui demande à tous les passagers 2 soles ou 4 bolivianos (environ 0,50€). Comme ça, juste pour le privilège d’entrer dans cette ville, et même si on ne fait qu’y passer. Ca donne tout de suite le ton.
Après un déjeuner rapide on va sur le bord de lac attendre notre bateau pour l’Isla del Sol. Le port de Copacabana n’est pas très beau, mais animé et plein de couleurs. Les Boliviennes ressemblent aux Péruviennes, elles portent les mêmes vêtements colorés, sauf qu’ici elles ont de longues tresses jointes au bout et qu’elles sont bougonnes.
Alors que le bateau pour le sud de l’Isla del Sol est plein à craquer, nous sommes seulement 5 dans le nôtre. On se paie donc le luxe d’une petite sieste à l’avant du bateau, au rythme des roulis.
A l’arrivée, nous ne sommes même pas descendus du ponton qu’on nous demande 15 bolivianos pour avoir le droit de poser le pied sur l’île. On a connu meilleur comme accueil.
On va chercher une chambre à l’Hostel cultural, une des seules auberges de la partie nord de l’île. Pour 50 bolivianos on a une belle chambre douillette et colorée, ça fait plaisir !
On va se promener sur la plage à deux pas où règne une atmosphère tranquille de bout du monde. On s’assoit près des bateaux et on passe un long moment à observer les familles qui lavent leur linge, les enfants qui jouent, les cochons qui roupillent au soleil, et une sorte de conseil municipal qui s’organise sur le terrain de basket.
Ce genre de moment fait du bien, et en même temps on ne se sent pas trop à notre place dans la vie de ce village, on essaie de se faire tout petits.
On rentre à l’auberge où Alex s’endort comme une masse pour une nuit de 13h. Le Pérou c’était pas de tout repos !
Le lendemain, notre programme est de traverser à pied l’île du nord au sud pour y passer une deuxième nuit.
On longe d’abord la plage…
Puis on monte en haut de l’île où on a vite une belle vue plongeante sur le lac.
Sur la route un monsieur nous demande 15 bolivianos, heureusement il nous suffit de lui montrer les billets achetés la veille.
On marche tout au nord jusque les ruines de Chinkana, qui doivent être très intéressantes quand on connaît leur histoire, ce qui n’était pas notre cas :
On repart vers le sud, sur le Sentier des Crêtes qui traverse l’île de part en part. Tout au long de la route on a de belles vues sur l’île, le lac et en arrière-plan les sommets enneigés de la Cordillère royale. Il fait un temps superbe, la lumière est intense et les bleus profonds, c’est magnifique.
A mi-chemin, on tombe sur un nouveau péage qui nous demande à nouveau 15 bolivianos « pour aider la communauté ». Et oui, 3 communautés vivent sur l’île, une au nord, une au centre et une au sud et chacune impose son droit de passage. Un peu agacé Alex demande si c’est le dernier péage, étant sûr que non, le monsieur nous répond que oui oui c’est le dernier.
A plusieurs reprises sur la route des péages demanderont à contrôler notre billet. Il doit bien avoir une dizaine de personnes sur l’île employées à ça, sur 2000 habitants ça fait beaucoup !
Et puis arrivés dans le sud voilà le tant attendu dernier péage, 10 bolivianos cette fois. Cette fois on essaie d’expliquer au monsieur que cette façon de faire ne nous semble pas un très bon moyen d’attirer les touristes, que personnellement à cause de ce système on ne recommandera pas cette île autour de nous… Mais Monsieur n’en a rien à faire et veut surtout ses petits billets.
Un peu excédés, on décide de ne pas passer de deuxième nuit sur l’île et reprendre directement un bateau pour Copacabana. De toute façon le sud est assez moche, une série d’hôtels enclavés dans la montagne.
Alors oui, la somme n’est pas très importante, 11€ à deux (quoique, plus de la moitié de notre budget sur cette île quand même). Oui, ces gens sont plus dans le besoin que nous. Mais ce système de péages disséminés sur toute l’île, sans aucune explication du pourquoi, ressemble bien à du racket organisé. Et puis je trouve qu’il y a des manières plus intelligentes, et plus agréables pour tout le monde, de faire de l’argent.
Une fois payé notre bateau de retour (plus cher que l’aller bien sûr), et après une petite heure de traversée nous voici de retour à Copacabana où on va se trouver un hôtel pas cher bien naze et dîner de crackers et snickers. Bienvenue en Bolivie !
2 commentaires
Mamou · 3 janvier 2017 à 14 h 36 min
ce sera 20 bolivars pour avoir lu…. je m’en vais mettre un tronc à l’entrée de la rue …
Claire · 3 janvier 2017 à 17 h 01 min
Alex a imaginé tout un concept de tarifs à la carte et selon la nationalité, si on ouvre un jour un resto.
Pour les Boliviens, ce sera péage à l’entrée et on leur refait payer l’entrée aux toilettes ! Gniark gniark