Dimanche 20 novembre, réveil à 7h pour un petit-déjeuner complet avant de reprendre la route.
A cette heure matinale, on croise les premiers troupeaux de lamas qui partent brouter les terres arides de l’altiplano.
Vicente nous arrête près d’une ferme de lamas, on n’ose pas au début trop approcher.
La propriétaire nous invite à aller les voir de plus près. Un rêve qui se réalise ! Sitôt entrés dans l’enclos c’est un monde de douceur et de mièvrerie qui s’ouvre à nous. On est tout chose devant les mimiques de ces grandes bêtes ahuries.
Alex réalise une série de portraits, à coup sûr du plus bel effet sur le mur de vos toilettes, c’est cadeau.
On aurait pu rester ĺà toute la journée mais Vicente nous rappelle à l’ordre, c’est encore un planning chargé qui nous attend. Aujourd’hui, on a rendez-vous avec six Lagunas, qui vont nous en faire voire de toutes les couleurs.
On traverse toute une zone verdoyante et marécageuse, très bucolique.
Puis on arrive à la Laguna Hedionda (la lagune puante), un lac salé chargé en soufre où vit une colonie de flamands roses. Ceux-ci se nourrissent non pas de crevettes, mais d’algues microscopiques qui leur donnent leur couleur.
Puis voici la Laguna Kollpa, toute blanche. On y extrait le borax utilisé pour les détergents. Le vent glacial nous empêche de l’admirer aussi longtemps que nos yeux le souhaiteraient.
La Laguna Blanca… Bon moi je trouve qu’elle est bleue mais Vicente me soutient qu’elle est blanche.
Et la Laguna Verde, là Vicente manque de m’étriper quand je lui dis qu’elle est bleue. Il ne faut pas en vouloir aux locaux pour la cohérence des noms, en vérité la couleur des lagunes varie selon les minéraux contenus dans l’eau mais aussi selon le vent.
Derrière, le volcan Licancabur, et juste derrière c’est le Chili.
On rebrousse chemin pour rattraper la route principale. On passe par le Désert de Dali, dont les montagnes arides aux tons ocres évoquent les tableaux du peintre espagnol.
On échange quelques mots avec deux Brésiliens bien courageux qui se sont lancé dans le défi du Sud Lipez à vélo !
Pour le déjeuner, on va manger dans un refuge juste à côté du Salar de Chalviri. Après tant de beauté ce matin, on s’émerveille encore, le paysage est tout-à-fait sublime. La Laguna Salada s’étend en mille reflets bleus et pourpres tandis qu’au loin, des tornades de vent élèvent le sel en fumées blanches.
L’idée d’une baignade à 30°C nous aurait bien tenté s’il n’y avait pas tant de monde…
Après le déjeuner, je ne peux m’empêcher d’aller féliciter les deux Brésiliens qui mangent à une table voisine. Les encouragements qu’ils reçoivent de toutes parts semblent leur faire du bien. A l’extérieur je rencontre aussi un couple d’Allemands, la soixantaine, qui ont entrepris de parcourir l’Amérique du sud à vélo, de Lima à Ushuaïa ! Comme les Brésiliens, ils ont le regard brillant de ceux qui en ont bavé mais continuent à garder espoir. Tant de courage et d’humilité m’émeut au plus profond, et je me mets à rêver d’accomplir moi aussi un jour un grand défi.
Pour l’heure, on est en route pour les geysers de Sol de Manana, à 4800m d’altitude. Je ne sais pas ce qui est le plus étonnant : les colonnes de vapeur balayées par le vent, les crevasses multicolores remplies d’une eau laiteuse couleur chewing-gum, le bruit des gros bouillons ?
Un de ces endroits où on a l’impression que Dame nature a un peu perdu les pédales.
Dernier stop, et pas des moindres, la Laguna Colarada, probablement un de nos endroits préférés du tour. Ce soir le ciel et clair et il y a peu de vent, selon Vicente des conditions idéales pour admirer la lagune.
Ici, tout est rose : le sol, l’eau, les flamands. Encore ces algues microscopiques, ici particulièrement visibles.
On passe environ 1h à faire tranquillement le tour du lac, admirer la vue sur les volcans, la vie des flamands roses et le dégradé de l’eau du rose au rouge vif.
Transis mais ravis, on rejoint notre refuge perdu en plein désert.
Cette nuit il va faire très froid mais on a la chance d’avoir une chambre rien que pour nous, et un ciel plein d’étoiles !
5 commentaires
Louise · 6 janvier 2017 à 10 h 45 min
Hannn la la… on dirait des petits vers de terre mais avec de la fourrure toute douce !! Ils les élèvent pr la laine ou ils les mangent aussi ? Sinon c’est trop choupi les tites boucles d’oreilles, ils sont coquets en plus !
Claire · 6 janvier 2017 à 12 h 34 min
Oui, pour la laine et pour la viande, et comme animal de charge aussi… et même pour transporter de la drogue ! Bien pratique !!
Je t’aurais bien ramené une de leurs paires mais j’ai pas réussi à leur piquer 🙂
Mamou · 6 janvier 2017 à 17 h 29 min
c’est vrai qu’ils sont trognons ces lamas. Merci pour les portraits , je vais m’en mettre un en fond d’écran… Avez vous pris un peu de borax? Ca peut tjs servir… Et je suis d’accord avec toi Claire, elle est bleue…
Laure · 8 janvier 2017 à 21 h 10 min
Alex, tu as triché. Il y a deux fois le même lama en photo.
Claire, l’Amérique du sud en vélo? Tu perds la tête!
Claire · 8 janvier 2017 à 21 h 13 min
C’est vrai j’ai réfléchi en fait c’était une idée de brun