Avant de commencer cet article je dois vous raconter une jolie petite histoire.

Quand elle était au collège, ma grande soeur, curieuse par nature et soucieuse de progresser en anglais, a commencé à correspondre avec des jeunes filles étrangères de son âge. Si avec sa correspondante finlandaise ce fut quelques courriers sans lendemain, avec Junko la Japonaise le courant est tout de suite passé et, au fil des années, aux lettres manuscrites ont succédé celles tapées à l’ordinateur puis les mails et messages Facebook. Une relation épistolaire qui dure depuis plus de 20 ans !

IMG_3078

Maintenant tu peux remplacer tout ça par un bon chat msn

Et donc, puisque j’allais au Japon, l’occasion m’était donnée de rencontrer cette fameuse Junko dont j’entendais parler depuis mon enfance. Un petit mail plus tard, voici qu’on était invités chez elle à Osaka !

 

Junko nous a donc accueillis chez elle le vendredi (elle m’avouera plus tard qu’elle a pris des congés spécialement pour nous). On dépose nos sacs dans son appart puis on part direct en balade pour un programme super chargé !

DSC02844

Attention Junko, va falloir assurer maintenant

Notre hôte nous emmène d’abord voir le petit temple de Hozen-ji, en plein centre-ville. Une jolie découverte que cet endroit calme et apaisant au coeur de l’agitation débridée d’Osaka. Elle nous explique les rituels d’ici, les ema, ces tablettes de bois où on inscrit un voeu, ou les omikuji, des petits horoscopes qu’on tire puis qu’on accroche comme des petits rubans. On tire le nôtre et Junko nous le traduit : c’st couçi-couça ! Mais une des phrases dit qu’il est bon pour nous de voyager, c’est déjà ça 🙂

DSC02821

« Tout ça, c’est bien cool mais y’a pas un McDo pas loin ? »

DSC02829

Ici aussi, l’Eglise a raté sa transformation digitale

DSC02831

100% papier, rien à fout’ des arbres et des forêts

DSC02832

Même notre bon vieux 3615 « astro » était plus high tech que ça

DSC02822

D’ailleurs, j’attends le moment où on pourra prier en ligne et télécharger les osties

Après cette pause tranquille ça nous fait tout drôle de retrouver l’effervescence de la ville, la foule, les rues bardées d’enseignes délirantes.

DSC02847

C’est tellement n’imp que j’ai même pas besoin d’en rajouter

DSC02843

« Bouffe mes saucisses ! »

DSC02853

Jverrai plus jamais d’aussi gros sushi

DSC02845

Miss Crab 2014

On retrouve le quartier de Dotonburi découvert hier soir, pour une petite croisière sur la rivière Tonbori cette fois !

DSC02859

Pas besoin d’ombrelle pour nous !

On marche ensuite jusque America Mura, un quartier imprégné de l’influence américaine et très « teenager ». Junko nous emmène déjeuner dans un resto typique japonais tel qu’on se l’imagine, avec tables basses, tatamis et jardin intérieur. On y mange un plat emblématique du quartier, l’Omerice : une omelette fourrée au riz et recouverte de sauce ketchup… pas très fin mais super bon. Trop chouette !

DSC02908

Le resto japonais typique, un resto avec une devanture de maison close

DSC02899

« J’ai faim alors dépêche-toi de commander »

DSC02902

Pâte à modeler sauce tomate, la spécialité du patron

On s’amuse beaucoup à se promener dans America Mura, observer les passants au look atypique, les boutiques pour skaters ou baba cools, sentir l’esprit hippie / rebelle de ces rues.

DSC02910

Nous, on est hipster, on boit du Canada Dry dans la rue, on est rebelle

DSC02911

Jdonne pas 20 minutes à une librairie de ce genre en France avant de se faire voler

DSC02924

« Pt@$, ma mèche, jla mets à gauche, à droite ? Jsais plus, jcrains trop ! »

DSC02936

Ici aussi, tu peux te taper l’affiche avec une casquette plate

DSC02927

Ici, on s’en fout pas mal des règles et conventions. On va même jusqu’à s’asseoir par terre pour revendiquer sa liberté individuelle

DSC02929

Le type à droite est dégoûté, le froufrou arc en ciel est plus dispo en XL

DSC02933

La plus grande glace d’Osaka servie dans la plus petite boutique de la ville

Après ça, changement de quartier direction Shinsaibashi. Pendant une ou deux heures, on va traverser Shinsaibashi suji, une galerie marchande longue de 600m. Et là c’est que commence pour nous du marathon de la bouffe !

DSC02956

Faites chauffer les estomacs

DSC02960

Dans ce magasin, la friture est un art. C’est comme dans ch’nord finalement sauf que nous, on a moins la classe

DSC02961

Ca manque un peu de Maroilles mais avec un coca, ça passe

DSC02969

« Hé toi le chirurgien, file-moi de la graille ! »

DSC02970

« Des poissons au chocolat… Tu fais aussi des pâtes au suc tant que t’y es ? »

Vers 17h on se pose dans un petit resto de kushikatsu, des sortes de beignets de tout, fruits de mer, légumes, viande… à déguster avec une bière. On y a aussi goûté un oden, une sorte de pot-au-feu japonais où on choisit ses garnitures : pour nous un oeuf, du radis blanc (ça ressemble à du navet) et du konjac (ça c’était dégueu).

DSC02983

Ce qui est pratique avec la friture, c’est que t’as pas besoin de commander de boisson avec. Ca glisse tout seul

DSC02985

Le pot-au-feu du pauvre. Ca doit ressembler à ça la bouffe de top-model

DSC02981

Ici, on se bourre la gueule monsieur

A 19h, nous rejoignons Hiro, le petit-ami de Junko, et Yuka, une amie. Tous les trois se sont connus sur un forum de discussion à propos du saké… c’est dire leur amour du sujet ! La soirée va d’ailleurs se transformer en séance de dégustation, super pour nous qui n’avons jamais goûté qu’au mauvais saké servi dans les shooters obscènes des restaurants chinois.
Hiro est gérant d’un Patchinko, une sorte de casino à la japonaise très répandu à Osaka.
Yuka est vendeuse dans une boutique de vins & fromages… français ! Elle rêve d’aller étudier le vin à Lyon et était donc contente de rencontrer des Français et partager son amour de… l’Epoisses 🙂

DSC02990

Quand elle nous a parlé de l’époisses, on a dû la faire répéter 3 fois au moins. Même pour un Frenchie, c’est tellement peu probable

Après trois bars, beaucoup de bouffe et un peu trop de saké, horaires de métro oblige il est temps de rentrer chez Junko & Hiro. Sur le trajet du retour, Alex mobilise toute sa culture de films d’animation et jeux vidéo pour discuter avec Hiro (qui parle assez peu anglais). Celui-ci fait de grands yeux et pouse un « Ohhhhh » à chaque fois qu’Alex sort un nom de manga, film ou jeu japonais, trop drôle. Junko et lui sont impressionnés que l’animation japonaise puisse être aussi populaire en France. Comme quoi passer sa vie sur les jeux vidéo peut être un booster de relations sociales !

On termine la soirée chez eux autour de quelques bières, Hiro nous dit qu’il aime discuter avec nous parce qu’il ne connaît pas d’étrangers et on trouve ça touchant.

Le lendemain, on sort de notre côté visiter le château d’Osaka. Rien de spécial à en dire, mais c’est un beau château.

DSC03002

Franchement le château, bof, bof. Mais alors ce type vaut un bon 4,5 sur Tripadvisor

On atterrit ensuite au quartier de Shinsekai au sud de la ville, un quartier qu’on a beaucoup aimé et que je vous décrirai un peu plus tard…

On décide ensuite d’aller retrouver une de nos vieilles addictions : le fromage ! L’excuse c’est d’aller dire bonjour à Yuka mais bien sûr une fois dans la caverne d’Ali Baba on craque complètement.

DSC03066

« Chérie, il nous reste combien en cash ? »

DSC03060

« Oh et pis osef, jfais une carte bleue

DSC03063

« Non mais ils ont pas des sacs plastiques plus grands ?! »

DSC03070

Ptite pensée pour le Malaisien juste derrière qui m’a dévisagé pendant ton mon festin. Avec du recul, j’aurais fait pareil

Le soir nous retrouvons nos deux hôtes pour manger un ramen dans un resto qu’Hiro, fanatique de ce plat, connaît bien. On dit qu’au Japon, la qualité d’un établissement se mesure à la longueur de la file d’attente. On confirme : 1h de queue, mais ça les valait ! Mon expérience est courte, mais ce fut le meilleur ramen de ma vie.

DSC03073

« Non mais au pire on peut toujours fluncher. Perso, j’ai plus très faim »

DSC03088

Leur uniforme est tellement plus épique que la toque de Robuchon

DSC03085

Sont beaux gosses ces japonais

DSC03082

Porc et sardine. C’est un peu leur terre-mer à eux

DSC03080

Pâtes au Benco

DSC03083

Ah ça y est, j’ai faim. C’est malin ça Claire !

 

Nous terminons la soirée dans un bar voisin où Junko & Hiro nous donnent plein de conseils sur la suite du voyage. Il est temps de rentrer chez eux et de nous dire au revoir… Demain nous partons pour Kyoto…

DSC03089

Merci les loulous !!!

 

Ces deux jours en compagnie de Junko & Hiro ont été une parfaite immersion dans la culture japonaise, où on a pu mesurer l’importance de l’hospitalité pour les Japonais… Nous avons été chouchoutés et on ne les remerciera jamais assez pour leur accueil ! Et je ne remercierai jamais assez ma grande soeur chérie d’avoir permis cette rencontre !

Catégories : AsieJapon

12 commentaires

mamou · 23 juillet 2016 à 13 h 12 min

je comprends que vous ayez craqué au rayon fromages…
Le konjac est utilisé dans les régimes pour « calfeutrer l’estomac » par chez nous..
En fait ce fut un voyage initiatique culinaire…. Vu vos sourires cela vous a fait plaisir.. Merci à Laure. J’oubliais, il vaut mieux accrocher des « omikuji » que des cadenas sur les ponts même si cela déforeste notre planète …

    Claire · 26 juillet 2016 à 6 h 13 min

    Je ne connaissais pas cette utilisation du konjac, ça pour calfeutrer ça calfeutre… encore faut-il réussir à l’avaler

Laure · 23 juillet 2016 à 19 h 50 min

Incroyable de voir des photos de ma petite sÅ“ur avec ma Junko. Complètement surréaliste. Je suis contente d’avoir nouée cette amitié car si elle ne m’a pas permise d’améliorer mon pauvre anglais, elle aura permise une belle rencontre.

Loulou · 25 juillet 2016 à 11 h 34 min

C’est vrai que c’est pas terrible le konjac xD En France les régimeurs mangent ça pour se remplir le bide à 0 calorie, ça donne envie tout de suite. 13€ le maroilles quand même, mais j’imagine que vous étiez plus à ca près après autant de temps !!
Et ca doit être génial d’être hébergé chez l’habitant comme ça, je note Osaka pour mon prochain voyage.

    Claire · 26 juillet 2016 à 6 h 24 min

    Junko était tellement déçue qu’on n’ait pas aimé le konjac que, quelques jours plus tard quand on s’est revu à Kyoto, elle nous en a ramené sous une autre forme, une sorte de bonbon gélifié au goût de pomme… Tellement compact le truc qu’il y a dessus un petit picto qui indique que c’est déconseillé aux bébés et personnes âgées… risque d’étouffement ! Deuxième tentative non concluante donc…
    Et oui ça fait tout drôle de voir le Maroilles élevé au rang de produit de luxe… Comme quoi tout est question de perspective ! On n’a pas osé cette « folie » et on s’est contenté de mini portions à la découpe 🙂
    Osaka nous a vraiment beaucoup plu, ça concentrait beaucoup de nos attentes : des boutiques de jeux vidéo, de la bonne bouffe et un petit grain de folie japonais qu’on n’a pas retrouvé ailleurs. Après je pense que le fait que c’était notre première étape + la rencontre avec Junko ont sublimé l’expérience !

    Loulou · 26 juillet 2016 à 10 h 24 min

    Ah oui donc au Japon le konjac est un aliment du quotidien ? Je veux dire qu’il n’est pas connoté régime comme chez nous ? Ils sont fous ces japonais !

    Claire · 26 juillet 2016 à 11 h 21 min

    Oui ça semble vraiment très courant au Japon ! Junko à comparé ça aux pommes de terre pour nous.
    Je préfère nos patates, même si elles font grossir !

Aurélie · 26 juillet 2016 à 3 h 46 min

Super rencontre !! Et on est TROP jaloux pour la boutique de fromages, en Equateur ça craint…

    Claire · 26 juillet 2016 à 6 h 32 min

    C’est juste le fromage qui vous manque ? Ou la bouffe équatorienne est pas top ?
    Nous on ne se plaint pas de la cuisine balinaise, une belle découverte… mais le fromage reste un grand sujet de complaintes !

    Aurélie · 18 août 2016 à 5 h 44 min

    Le fromage et le pain français nous manquent 😉 Ceci dit à J-15 avant le retour on continuerait bien à se priver…

Maman · 26 juillet 2016 à 19 h 48 min

C’est une belle expérience que vous avez vécu.
Junko est toujours aussi jolie et elle rayonne.

Soizic · 24 août 2016 à 11 h 57 min

Halala, voir ces enveloppes avec « la loquinette », ça m’a rappelé notre enfance à Saint-Folquin…
Et sinon ce fameux Maroilles Fauquet doit bien s’exporter à l’étranger car j’en trouvais aussi en Sibérie ! Et comme il n’était pas aussi cher qu’au Japon, je me faisais quand même des tartes au maroilles de temps en temps 😉
Une très jolie histoire en tous cas, cette rencontre avec la correspondante de Laure !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

6 + dix-huit =