C’est un petit village que nous n’aurions jamais connu sans les conseils de Fleur & Grégory, rencontrés à Shirakawa-go. Eux ont vécu 6 mois dans ce village et y ont découvert la vie balinaise, appris l’indonésien, tissé des liens uniques. Les étoiles dans leurs yeux à l’évocation de cet endroit nous ont convaincus d’y séjourner nous aussi.
A l’origine il y a la Keliki Painting School, une école de peinture balinaise qui propose à ses étudiants des hébergements chez l’habitant. Puis la formule a eu un tel succès que les hébergements sont désormais ouverts a tous, et que les familles se sont organisées pour proposer un accueil toujours meilleur, avec activités et excursions à la carte.
Sans qu’on ait su vraiment pourquoi, le village accueille exclusivement des routards francophones et de nombreux villageois se sont mis à la langue de Molière, ce qui fait que les « bonjour » sont nombreux quand on traverse le village. Une ambiance franco-balinaise détonante !
Bien pratique pour pouvoir sympathiser avec d’autres voyageurs, et surtout pour pouvoir discuter avec nos hôtes et s’imprégner de leur culture.
Nous logeons d’abord chez Padma, petit bout de femme qui nous étonne par sa maîtrise de la langue française, qu’elle a apprise au contact des touristes uniquement.
Puis nous devons laisser la place et partir chez Kan de Gus, une famille moins à l’aise avec le français mais pleine d’attentions.
Vivre dans un balé balinais est en soi une expérience : il s’agit d’un groupement de logements, réunissant généralement les membres d’une même famille, disposés autour d’un temple familial. Tout n’est qu’esthétique et raffinement et on a l’impression de dormir dans un palais… pour 10€ par jour.
Tout le monde vit ensemble au quotidien, tout au long de sa vie, et on se rend compte qu’on serait sûrement bien incapable de vivre ainsi en communauté, nous qui n’aspirons souvent qu’à l’indépendance dès l’adolescence 🙂
Keliki fut un point de départ parfait pour découvrir la région d’Ubud, nous avons passé plusieurs jours à explorer la campagne environnante en scooter.
Mais nous avons aussi adoré flâner dans le village pour observer comme des petites souris la vie joyeuse et animée du village :
Les femmes qui vont déposer leurs offrandes au temple, devant leur maison, dans la rue, partout et à toute heure de la journée
Les travaux des champs dans les rizières sculptées à la main, entourées d’une végétation luxuriante
Les jeux des enfants et leur acharnement comique à faire voler leurs cerfs-volants
Les hommes préparant leurs coqs pour les combats qui ont lieu chaque soir
Nous avons aussi eu la chance d’assister aux préparatifs de la grande crémation qui allait avoir lieu le 20 août. Cet événement, qui a lieu tous les 3 ans, consiste à incinérer tous les morts du village, inhumés en attendant. Qu’ils aient un défunt dans leurs famille ou non, tous les villageois participent chaque matin à la préparation de la célébration, et ce pendant un mois. Un vrai don de soi à la communauté qui semble impensable chez nous !
Sous le préau municipal, les femmes préparent des quantités impressionnantes d’offrandes qui seront toutes offertes le jour J.
Ca papote ça rigole mais une équipe de comptables veille au grain !
Les hommes quant à eux s’activent à construire la structure éphémère qui accueillera l’événement, réaliser les décors, sculpter des statues de divinités.
On aurait aimé pouvoir admirer le rendu final et assister à l’événement, mais on se sent déjà très privilégiés d’avoir pu observer l’avancée des travaux pendant notre séjour. D’autant que les villageois sont incroyablement bienveillants, ils nous accueillent avec de grands sourires et ne semblent nullement gênés qu’on observe leur travail.
Loin de l’image très touristique que je me faisais de Bali, Keliki nous a appris qu’un tourisme équitable et intelligent est encore possible. Un vrai bonheur de voir des traditions aussi vivantes, entretenues et préservées, malgré l’essor de la société de consommation et du tourisme de masse ambiant. Respect les Balinais !
6 commentaires
mamou · 29 août 2016 à 11 h 37 min
Il a quoi Alex? de mauvaise humeur? un peu grinçant ses comm….Mais bon on retrouve son côté « pince sans rire »…
Sympa de faire une crémation collective, ça réduit les frais et fait de la place pour les suivants… Ceci les gens sont souriants, va t en trouver cela ici…quoique chez nous aussi y en a un qui bosse, le deuxième, qui dicte le troisième qui pense, le quatrième qui tient la pelle, le cinquième qui… etc etc …
Claire · 1 septembre 2016 à 0 h 17 min
Oui Alex y est allé un peu fort sur cet article, et encore j’ai dû le censurer… Mon dieu si les gens qu’on a pris en photo lisaient ça… J’ai honte…
Va falloir remonter les bretelles à votre fiston !!
Soizic · 1 septembre 2016 à 10 h 17 min
C’est vrai qu’il y en a des trash mais j’ai adoré l’iphone perdu dans la rizière… 🙂
Soizic · 31 août 2016 à 14 h 12 min
Whaou, ça donne envie d’aller à Bali ! Loin des clichés… ils ont l’air de rigoler en permanence, en plus ! Et sinon c’est quoi comme religion ? Je croyais que la plupart des Indonésiens étaient musulmans.
Claire · 1 septembre 2016 à 0 h 15 min
Ah oui j’aurais dû préciser! Les Balinais sont hindouistes en majorité.
Mais oui ils sont une exception car près de 90% des Indonésiens sont musulmans. Il y a aussi des protestants (avec la colonisation néerlandaise), des catholiques, des bouddhistes et des confucianistes.
Fait curieux, la religion est indiquée sur la carte d’identité et jusque 2015 il était obligatoire de choisir une des 6 religions ! Maintenant les athées peuvent indiquer « autre ».
Tout ça semble bien vivre ensemble et la devise du pays est : « Unis dans la diversité » !
Soizic · 1 septembre 2016 à 10 h 22 min
Merci Claire pour ces précisions ! Sinon, ça n’a rien à voir, mais c’est marrant aussi d’observer leur façon de s’habiller. Pour les hommes, le bas a l’air local et le haut occidental (ou plutôt made in China, disons industriel, quoi!). Pour les femmes, c’est très coloré, elles mettent toutes une ceinture et il y a pas mal de dentelle… Il y a une industrie de dentelle en Indonésie ?!