Ni Alex ni moi ne sommes de grands amateurs de poisson cru mais je me suis progressivement convertie aux sushis ces dernières années – à petite dose cependant.
Bien sûr au Japon c’était impensable de ne pas essayer un resto de sushis au moins une fois !

A Asahikawa, notre hôte nous conseille un restaurant qu’il connaît bien, c’est l’occasion qu’on attendait pour s’offrir notre ration de poisson.
Il s’agit d’un Kaitensushi (« sushi tournant »), c’est-à-dire un restaurant où les assiettes défilent sur un tapis roulant. Même s’il en existe en France, je n’avais jamais testé cette expérience ludique et assez déroutante.

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4,5/5 sur TripAdvisor

D’abord, comme dans tous les bons restos japonais, il faut commencer par faire la queue. La serveuse à l’entrée nous remet un petit ticket avec un numéro, comme à la Sécu.
On attend une bonne heure, ça nous laisse le temps de détailler le menu, observer les gens et décrypter les codes de ce petit monde.

Les clients sont donc assis tout autour du tapis roulant sur lequel ils prennent les assiettes qui leur plaisent, ou parfois ils commandent directement auprès du chef. Au milieu, 3 ou 4 chefs préparent les sushis, les disposent sur le tapis et répondent aux demandes des clients.

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Prendre ton ticket et attendre 1h avant d’être servi. Ca me rappelle le checkpoint de Terneuzen

Chose surprenante, le restaurant est vraiment très bruyant car chaque chef est équipé d’un micro dans lequel il n’arrête pas de parler. Parfois pour saluer les clients qui entrent et qui sortent… et le reste du temps, peut-être pour parler entre eux, faire la réclame de leurs sushis, nous remercier chaleureusement d’être là, raconter des blagues ? on n’a pas su.

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Comme d’hab, on comprend pas grand chose

En plus, dès que des chaises se libèrent, la serveuse de l’accueil appelle au micro les clients suivants.
Bref, nous qui sommes habitués à profiter d’un moment calme et intime au restaurant, là c’est plutôt ambiance Fête de la morue de Binic (qu’on vous conseille chaudement en passant).

Quand vient enfin le moment pour nous, après toute cette attente on brûle d’excitation. Le chef nous accueille en anglais avec une phrase du genre « Bonjour, je m’appelle Kevin, c’est moi qui vais m’occuper de vous ce soir ».

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« Bonjour Kévin »

La serveuse nous propose differentes soupes pour accompagner le repas (la soupe miso n’est donc pas une simple fantaisie de nos chaînes de sushi !)

 

On va enfin pouvoir piocher nos assiettes ! Je retrouve les sensations de la pêche aux canards. Suivre les assiettes de loin, repérer la plus appétissante, et hop ! d’un geste affûté se saisir de l’objet de convoitise.

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« Chope le saumon à gauche ! Viiiiiiitttttteeeee !!! »

La couleur des assiettes indique son prix et ajoute encore un paramètre dans l’équation, c’est vraiment cérébral. En plus il y a quelques objets suspects qui embrouillent notre choix.

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Petit moment de gêne quand le chef tend à Alex un pot de wasabi, et oui ce qu’il a mis sur son sushi c’était du thé matcha… 🙂

Saumon frais et grillé, thon, maquereau, crevettes, mollusques, on goûte, on regoûte, pris dans une frénésie de consommation les assiettes s’empilent.

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Et surtout, on dégage le riz sous le poisson

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« C’est quoi ça comme poisson ? » -« Du poisson blanc »

On mange même un peu trop, et après avoir ingéré par mégarde une sorte de gros bigorneau infâme, manquant de m’étouffer, au bord de l’écoeurement, je sens qu’il est vraiment temps d’arrêter.

 

Au final, on a mangé plus qu’à notre faim et on a payé 23 euros à deux avec les soupes. C’est donc vrai que les sushis sont plus économiques que chez nous.
Gustativement parlant, on a trouvé ça bon, surtout le thon très fondant, mais on n’a pas non plus été transcendés par l’expérience. Je m’attendais vraiment à une énorme différence de fraîcheur et de goût avec les sushis vendus en France et je ne l’ai pas sentie plus que ça. Mais bon, c’était peut-être pas le meilleur restaurant du Japon. Et puis c’est une fille pas trop fan de poisson qui vous parle 🙂

On rentre à l’hôtel imprégnés d’une tenace odeur marine et pas prêts à manger du poisson cru de sitôt, on avait dit à petite dose pourtant !

Catégories : AsieJapon

5 commentaires

Anne · 8 août 2016 à 9 h 08 min

Mais enfin Claire… Si tu voulais faire l’expérience d’un vrai sushi il ne fallait pas aller dans un kaitensushi XD Le kaitensushi est au sushi ce qu’est le McDo au burger, c’est du fast-food, ni plus ni moins. Si tu veux du bon sushi il faut aller dans un restaurant où tu commandes à la carte et là je peux te dire que la note va être BEAUCOUP plus salée (crois-moi je parle d’expérience…) !
Mais si vous n’appréciez pas le poisson plus que ça ce n’était peut-être pas vital du coup ^^
Enfin, il faut reconnaître qu’au moins le kaitensushi est plus ludique qu’un McDo 😉

    Claire · 9 août 2016 à 9 h 24 min

    Ah ah, tu n’as pas tort 🙂
    Mais c’est vrai que j’avais un peu peur que nos palais indélicats n’apprécient pas à leur juste valeur les sushis de compétition… Sinon tu t’entraînes et à notre retour tu nous fais une démo de maître sushi !

    Anne · 11 août 2016 à 9 h 08 min

    Oula c’est un vrai métier ! Tu es en train de me demander de devenir un Robuchon japonais d’ici la fin de l’année XD
    Sinon y’a Mimi qui a déjà commencé sa formation, Laure pourra te conter ses exploits. Je l’appelle Michaël-sama maintenant =D Il pourra ptet devenir le prochain Jiro français ?

mamou · 8 août 2016 à 12 h 21 min

amusant ce concept, j’essaierais volontiers mais bon ici cela ne va pas être facile facile , et vu que je n’aime pas les sushis c’est vraiment pas gagné… Sympa le thé sur le poisson!!! cela va rester dans nos mémoires sélectives…

Loulou · 9 août 2016 à 10 h 54 min

j’avais fait ça à San Francvisco, 60$ d’addition à la fin par contre !! Mais c’est très ludique je trouve… Et les sushis sont quand même plus fins que chez nous, le poisson plus gros et moins étouffé par le riz a priori… Est-ce que c’est du natto à gauche ?? https://legrandbreak.fr/wp-content/uploads/2016/07/DSC04014.jpg

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